Châteaux HLM et Don Quichotte métallique
Ce vendredi 28 mars, j’ai été l’hôte du collège Henry Berger de Fontaine-Française (lire chronique correspondante). Au menu de ma visite il était, entre autres, écrit : « Visite historique et touristique de Fontaine-Française et de son canton ». Et ce fut un régal ! Grâce à Joëlle Mounier et Anne Philippe, deux profs chevronnées dudit collège par qui cette rencontre est arrivée, ma femme et moi avons pu apprécier les splendeurs de
A Fontaine-Française, j’ai eu le plaisir de découvrir le château éponyme qui date du 18ème siècle. Un édifice somptueux au jardin édénique donnant sur un bel étang. Autre attraction à Fontaine-Française : les célèbres sculptures métalliques de l'artiste argentin: Carlos Regazzoni. Avec des objets de récupération (extincteurs, tuyauterie, plaques de fer usées et autres quincaillerie rouillée), le sculpteur a conçu dans un coin du village tout une panoplie d’œuvres de haute facture parmi lesquelles je crus déceler une statue équestre de Don Quichotte. Une véritable prouesse technique ! D’autres sculptures du même artiste sont visibles dans un autre espace du village.
Nous quittâmes Fontaine-Française et poussâmes jusqu’à
Nous enchaînâmes sur un deuxième château à la Romagne qui fut une commanderie de l’Ordre des Templiers dont les motifs et les inscriptions ornent les murs. Un véritable voyage dans le temps. Je n’ai pu m’empêcher de penser au Davinci Code, le roman de Dan Brown. Le château emblématique de Fontaine-Française reste le mieux entretenu. Justement : combien doit coûter, en temps, en argent et en personnel, l’entretien d’un château ? Une fortune, certainement. « Et s’il y avait des châteaux HLM » songé-je à un moment donné. Si j’étais châtelain, cela aurait vite tourné au grand bordel. Je me serais contenté des toilettes, moi qui adore lire dans les WC. Trêve de rêveries châtelaines. Il n’y pas de châteaux HLM, et puis, la vie de châtelain ne me ressemble pas trop, me consolé-je. Alain Robbe-Grillet, le pape du Nouveau Roman décédé récemment s’était, semble-t-il, fait payer le cumul de ses droits d’auteurs de la part de son éditeur, Jérôme Lindon (fondateur des Editions de Minuit) en se faisant carrément offrir un château. Un vrai. Belle manière de récompenser les écrivains.
Au retour, petite halte au village de Bèze (honni soit qui mal y pense), un de ces villages irréels que l’on croirait dessiné à la main. On dirait un décor de cinéma. Virée aux Résurgences de Bèze, la source à laquelle le village doit sa notoriété. L’eau minérale bout à la surface d’un bassin limpide. Impressionnant ! La lumière se détache avec grâce sur les façades des belles maisons en pierre. Des canards nagent paisiblement dans l’eau. Cela me fait penser à la fameuse « mare aux canards » du Canard Enchaîné. Ah les associations d’idées ! Breton et les Surréalistes en avaient même fait une technique d’écriture. C’est ce qu’on appelle l’écriture automatique, c’est bien cela ? Celle qui se nourrit, entre autres, du pouvoir hypnotique des rêves. 17h30. C’est l’heure de sortir du rêve pour retourner dans la vie.
Mustapha Benfodil
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